Anny Duperey
 

Anny Duperey : Le Figaro

 

Dernière modification : 24 novembre 2004

 

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Anny Duperey en son terrain sensible

Photo AFP
Sans cabotinage, avec une palette claire des sentiments, Anny Duperey fait revivre le texte d'Eric-Emmanuel Schmitt. (Photo AFP.)

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Théâtre. Elle joue Oscar et la Dame rose, d'Eric-Emmanuel Schmitt. Une comédienne à la palette claire, qui donne éclat et chair à un texte qui évoque l'enfance et la mort.

Marion Thébaud [24 novembre 2005]

   UNE FEMME. Une belle actrice. Anny Duperey sait marier comme personne l'allure, le tempérament d'un personnage à la simplicité d'une femme qui ne se hausse pas du col. Avec elle, respirer sur un plateau semble couler de source. Elle y est comme chez elle. C'est cette complicité sans équivoque entre elle et la scène qui frappe d'entrée dans Oscar et la Dame rose. Le texte d'Eric-Emmanuel Schmitt revit sous les traits de cette grande brune, après avoir été créé par Danielle Darrieux. «Que la pièce ait été jouée ne me gêne pas. Au contraire, on saisit plus vite les temps forts, les faiblesses. Il a été défriché.»

   Serait-elle abonnée aux reprises ? Pour sa dernière interprétation – Sarah, de John Murrell, aux côtés de Robert Hirsch –, elle succédait à Fanny Ardant. «C'est pourquoi dans un premier temps, quand Jean-Claude Houdinière et Loïc Volard m'ont proposé la pièce, j'ai été réservée. Je ne veux pas être une experte de la reprise. Mais, quand j'ai lu le texte, j'ai été séduite et terrorisée. Il réveillait en moi des douleurs passées.» Elle a écrit dans Le Voile noir une partie de ce passé qui la hante toujours. On sait que du jour au lendemain elle s'est retrouvée orpheline, avec sa soeur. «Il y a une vieille enfant en moi qui n'a pas pu grandir.»

   Convaincue par le sujet, elle a choisi pour la mettre en scène Joël Santoni, le réalisateur d'Une famille formidable – «il me connaît comme personne». Avec Oscar et la Dame rose, qui retrace le parcours d'un petit garçon atteint d'une maladie mortelle et sa rencontre avec celle qu'il appelle Mamie Rose, Anny Duperey aborde un terrain sensible. «Après la première lecture, réalisée avec Joël Santoni, on était comme deux serpillières.» Mais elle sait que l'émotion doit être dominée en scène, et c'est sans cabotinage, avec une palette claire de sentiments, qu'elle joue ce texte, primé par de nombreux lecteurs qui le placent au niveau du Petit Prince.

«Parcours sauvage»

   Elle a joué la pièce à Orléans, au Cado, avant sa reprise parisienne. Elle aborde les représentations avec calme, dans son appartement coloré, au coeur du quartier de Montparnasse. Un lieu où courent trois chats qui se glissent d'un siège à l'autre, se posent sur les genoux, confiants, en animaux habitués à la compagnie, au milieu de tableaux tachés de lumière. Des tableaux de Robert Savary, qui fut son professeur à l'école des beaux-arts de Rouen. «J'avais 15 ans et je partageais mon temps entre les beaux-arts et la classe d'art dramatique du conservatoire de Rouen. C'était un temps où on pouvait quitter l'enseignement à l'âge de 14 ans. J'étais condamnée au parcours sauvage, mais cela me convenait. Il y a des mômes qui ont besoin de fréquenter des chemins de traverse.»

   Elle gagne enfin ses galons d'écrivain en signant avec Allons voir plus loin, veux-tu ? un énorme succès de librairie. Elle est régulièrement invitée dans les foires du livre, à Brive ou ailleurs. «Je suis à la fête. Je nage en plein exotisme.» Elle sait bien qu'elle fait figure de saltimbanque pour les gens de plume. Sans leur déplaire, elle est l'artiste, la reine des planches. «En tant que lectrice, je cherche des frères chez les écrivains. Des auteurs qui me ramènent à mes interrogations, m'obligent à l'introspection». Elle aime Colette. «Son oeil est un laser. Sa lecture m'a nourrie généreusement.» Elle ne se lasse pas de Pascal Jardin, plus contemporain, et aime jeter un oeil sur Amélie Nothomb, dont elle a adoré La Biographie de la faim. Elle ne fait pas mystère de ses coups de coeur, jetant sur le monde ce regard clair, lucide mais sans cynisme qui fait le charme d'une comédienne à laquelle les femmes s'identifient.

 

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