Anny Duperey
 

Anny Duperey : Marie France

 

Dernière modification : 26 décembre 2005

 

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Entre nous – Anny Duperey

   Cet été, elle a tourné « Une famille formidable » pour le plaisir de travailler avec une équipe que Joël Santoni, le « metteur en scène » frère, celui de « Oscar et la dame rose ». Une pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt qu’Anny a déjà jouée au Cado d’Orléans. Pour la première fois, cette fille de troupe (elle a débuté avec Jean Louis Barrault) se retrouve seule de scène face à la maladie d’un petit garçon à qui elle redonne force et espoir. Un monologue qu'elle a dû apprivoiser mot à mot pour lui insufluer son énergie, sa joie de vivre communicative et son sourire. Conversation à bâtons rompus, en face du théâtre, pour un joyeux déjeuner.

Etes-vous intuitive ?
Très, ça frise même un certain don de double vue. J’ai toujours senti si une pièce ou un livre allait vers un succès. Pour « Oscar et la dame rose », je ressens surtout que cette pièce n’est pas là par hasard. On y parle de mort, j’y suis très sensible, de solitude et c’est la première fois que je serai seule en scène. Dans ma vie aussi, mes enfants ont quitté la maison, j’ai rompu avec mon compagnon. Il n’y a plus de frigo à remplir. C’est un passage à franchir et cette pièce pourrait bien m’y aider et aussi m’amener sereinement vers mes 60 ans.

Petite, que vouliez-vous faire ?
Je n’avais aucune idée précise. J’accueillais les choses comme elles venaient, en préférant aller vers le gai, le beau, l’intéressant. J’étais douée pour le dessin et j’ai fait les Beaux-Arts, mais j’ai eu peur de l’extrême solitude du peintre. J’aimais bien faire l’andouille, je lisais beaucoup. Et j’ai fait du théâtre.

Croyez-vous en Dieu ?
J’aimerais, … ça me semble pratique. J’ai été élevée dans un doux cathéchisme .. je n’ai pas reçu le don de Dieu.

Avez-vous gardé une part de votre enfance ?
Tout. Je m’aperçois, effarée, que je n’ai pas grandi. J’étais une enfant rebelle, extravertie, autonome. Je suis sortie de l’enfance très tôt. Il y a eu la mort de mes parents, des heures graves et des moments légers. J’aimais aussi ces instants de solitude quand j’écrivais mon journal intime. J’ai gardé ce plaisir d’écrire, le plaisir du geste, très consolateur.

Qu’est-ce qui est sacré pour vous ?
Les autres : « Ne fait pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse », j’aime cette idée, dans toutes les circonstances.

Avez-vous des regrets ?
Peut-être de ne pas avoir su accepter de grands rôles au théâtre. J’ai refusé de jouer « Phèdre » ou « Qui a peur de Virginia Woolf ? » comme si ces rôels pouvaient déteindre sur ma vie. Je me suis protégée.

Quel est le prochain rêve que vous voudriez réaliser ?
Peindre vraiment. Je fais de jolis tableaux, mais j’aimerais dépasser mes goûts, mes admirations. Trouver mon propre language. La peinture doit être un jaillissement.

Qu’est-ce qui vous motive ?
J’ai toujours une petite casserole sur le feu, un projet, une envie. Depuis six mois, je ne pense qu’à « Oscar… » mais il y a des brouillons de livres dans ma tête.

Que faîtes- vous pour aller bien ?
Je travaille.

Avez-vous un truc contre le stress ?
J’essaie de l’apprivoiser en faisant semblant de ne pas le voir.

Qu’est-ce que vous voudriez transmettre aux autres ?
Je me suis toujours sentie comme une mère amateur. J’ai essayé de ne pas mentir, ni blesser, ni trahir les autres pour que mes enfants fassent de même. Apparemment, ça a marché, ils sont grands et chouettes.

De quoi avez-vous peur ?
J’occulte certainement une grande peur de la mort depuis l’enfance. C’est très refoulé, mais j’y pense très vite, même pour un petit bobo, comme si un cataclysme devait fatalement me retomber dessus.

Dans quel endroit du monde vous sentez-vous le mieux ?
Dans ma maison de la Creuse. Elle appartenait à Bernard Giraudeau, on l’a restaurée pendant quinze ans. Lui, un jour, a préféré la mer, l’île de Ré. J’ai gardé la maison, je l’ai investie. Avant, j’ignorais la campagne. Pour moi, c’était la terre, la tombe, puis c’est devenu un lieu vital, une matrice. Et les paysages n’ont pas bougés depuis des siècles. C’est comme une photographie du temps de mes grands-parents, de mes parents.

Quelle est la question à laquelle vous ne voulez pas répondre ?
Aucune. Donner c’est recevoir beaucoup. Je l’ai compris avec mon récit « Le Voile noir ». Après sa sortie, j’avais l’impression que les gens me prenaient par la main.

Bernard Bubkins

 

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